Mais qui donc était Jésus pour se laisser assassiner comme un brigand de "grand chemin" ?Avec sa mort et sa mise au tombeau s'envolent les espoirs des apôtres. Et Marie, sa mère, est dans la douleur la plus extrême. Nous allons essayer de brosser un portrait de Jésus à partir des textes des quatre Evangélistes.
- Sa conception
Seuls les Evangélistes Matthieu et Luc abordent
la conception de Jésus. Marie, fiancée à Joseph, mais
non encore mariée, donc vierge, se trouve enceinte par le fait de
l'Esprit Saint. C'est à dire que Jésus n'est pas le "fruit"
du rapport sexuel d'un homme et d'une femme. Il est l'expression de la
volonté de Dieu voulant être homme. Il est bien évident
que s'il avait été le résultat d'un rapport sexuel
normal entre un homme et une femme, il n'aurait pu prétendre être
Dieu. Cela est fondamental pour dire que Jésus est vraiment homme
et Dieu à la fois.
Il n'est pas non plus la conséquence d'une
parthénogénèse qui, rappelons-le, ne produit que des
femelles et n'est commune que chez certains Arthropodes et Vertébrés
(poissons et batraciens), mais en aucun cas chez les mammifères
et en particulier chez les Hominidés dont nous faisons partie.
- Sa petite enfance
Jésus est né entre l'an 4 ou 7 de notre
ère. Il y eut une erreur d'évaluation de la date initiale
par le moine Denys le Petit au IVème siècle. Sa mère,
Marie, lui donne le nom de Jésus qui veut dire "Dieu sauve" en Hébreu.
Il n'est pas certain qu'il soit né à
Betheléem comme l'écrivent les Evangélistes Matthieu
et Luc.
De nombreux spécialistes et des exégètes
de cette période pensent qu'il est né à Nazareth en
Galilée.
Il est fait état de phénomènes merveilleux ou terribles qui ont présidé à sa naissance : des anges dans le ciel qui chantent sa gloire, une étoile miraculeuse qui indique à des mages venus d'Orient le lieu où il est né, la naissance dans une grotte ou une étable, le massacre des innocents par Hérode, la fuite en Egypte, etc... autant de faits qui peuvent être associés à une hagiographie embellissante, comme les populations du Moyen Orient en ont le secret.
Comme tous les Juifs il a été circoncis
dans les premier jours qui ont suivi sa naissance.
Il passe toute son enfance à Nazareth avec
sa mère et Joseph, dans un milieu modeste, puisque Joseph n'est
que charpentier.
Les Evangiles nous disent qu'il avait des frères
et des soeurs. On connaît le nom de quatre d'entre eux : Jacques,
Joset, Jude et Simon. Mais en Hébreu et en Araméen le mot
"frère" peut signifier "cousin".
Jésus devait parler l'Araméen, la langue
la plus commune employée alors, plutôt que l'Hébreu.
Peut-être savait-il un peu parler en Grec et en Latin. Il savait
lire puisqu'il connaissait fort bien les écritures saintes Juives.
D'ailleurs il a été à Jérusalem, pour la Pâques
Juive, et il y a rencontré les docteurs de la loi avec qui il a
passé de longues heures à discuter des textes sacrés,
au grand étonnement de cette docte assemblée.
Nazareth est un petit village de Galilée. C'est
une région où il fait bon vivre, où l'on cultive toutes
sortes d'arbres fruitiers et d'oliviers. L'eau n'y est pas rare et la terre
y est fertile.
Cette province n'est pas directement administrée
par l'empereur Romain, mais par le roi Juif Hérode qui est à
leur solde.
- Son adolescence et sa vie jusqu'à
l'âge de 30 ans environ
C'est le grand mystère. Aucun des Evangélistes
n'aborde cette période.
Alors qu'a-t-il fait pendant plus de 20 ans. Est-il
resté à Nazareth, exerçant le métier de charpentier,
est-il allé ailleurs ?
Raisonnablement il a du apprendre le métier
de charpentier avec son "père adoptif" Joseph.
Quelles ont été ses activités
entre 20 et 30 ans ?
S'est-il marié comme le faisaient obligatoirement
tous les hommes de cet âge.
Aucune information à ce sujet.
Alors, pendant cette période est-il parti vivre
chez les Esséniens, ces ascètes qui vivent en communautés
recluses, loin des villes, pratiquant l'austérité et recherchant
la pureté rituelle à l'extrême ?
Si Jésus a passé ces quelques années
de sa vie publique dans des conditions bien précaires, il n'est
pas pour autant devenu un ascète.
S'est-il réfugié chez les Pharisiens
et les Scribes, grands connaisseurs des textes sacrés juifs ?
Ce furent ses ennemis. Il les a très souvent
apostrophés et injuriés, car ne mettant pas en pratique ce
qu'ils imposaient au peuple.
Ou bien est-il allé chez les Baptistes, comme
"Jean le Baptiste", son cousin ?
S'il s'est fait baptiser par lui, il n'a jamais baptisé
qui que ce soit.
A-t-il rejoint les Sadducéens qui faisaient partie de l'aristocratie sacerdotale régnant sans partage, avec le Sanhédrin, sur le temple de Jérusalem ?
Enfin a-t-il adhéré aux idées
des Zélotes, ces nationalistes qui voulaient chasser l'occupant
Romain ?
A ceux qui le questionnaient sur l'impôt à
rendre à César, il a répondu sans ambiguité
"Rendez à César ce qui lui revient et à Dieu ce qui
est à Dieu".
Il n'a jamais cherché non plus à révolter
les gens contre l'occupant Romain et a toujours fuit quand on a voulu lui
donner des responsabilités politiques.
- Sa vie publique
A l'évidence, les Evangiles le rendent inclassable
dans aucune de ces catégories, car ses paroles et ses actes sont
en opposition avec les valeurs de ces divers regroupements.
Son action fondatrice est de libérer l'homme
de tout ce qui l'enchaîne à la tradition, au pouvoir, à
l'argent, aux interdits religieux, aux ablutions rituelles, au pur et à
l'impur rituel. Ce n'est pas ce qui rentre dans le corps de l'homme qui
est impur, c'est ce qui sort de sa bouche, de son coeur. Ce qui est essentiel
c'est de s'aimer les uns les autres, d'aimer Dieu par dessus tout et de
donner sa vie pour le mieux être des autres.
Ces messages fondamentaux, il n'a cessé de
les exprimer tout au long de ses pérégrinations à
travers la Galilée et la Judée, par les prédications,
les rencontres personnelles et les miracles de toutes sortes.
Les très nombreux miracles qu'il a accomplis
et ses discours ont attiré à lui des foules considérables,
par curiosité, par intérêt, pour être soulagé
des misères physiques et mentales, mais aussi pour retrouver un
espoir en autre chose que ce que proposait les institutions Juives.
Les conséquences de ses
prises de position
Les Grands prêtres, les Pharisiens et les Scribes
ont vite pris ombrage des propos et des faits et gestes de Jésus.
Il les a scandalisés en de très nombreuses
occasions :
- Il pardonne les péchés, alors que
seul Dieu peut pardonner.
- Il ne respecte pas le jour du sabbat.
- Il se dit Fils de Dieu.
- Il est bon vivant, aimant le vin et les repas avec
les Publicains.
- Il annonce qu'il détruira le Temple de Jérusalem
et le rabâtira en trois jours.
- Il chasse les vendeurs installés dans le
Temple de Jérusalem.
- Il dénonce les attitudes hypocrites des Pharisiens
et des Scribes, imposant au peuple juif des "observances" qu'eux-mêmes
ne pratiquent pas.
- Il va jusqu'à les injurier, les traitant
de "race de vipères", "sépulcres blanchis", etc...
- Il s'oppose aux règles de la tradition judaïque,
mettant en danger la société juive.
Les notables du Sanhédrin décideront alors de s'emparer de lui et de le tuer, par jalousie, par haine et par peur qu'il ne soulève le peuple contre eux et les Romains.
Il est venu accomplir les Ecritures
Saintes jusqu'à en mourir
Voilà, certainement, le plus grand paradoxe
et le plus grand mystère de la personnalité de Jésus
: accepter de mourir pour que ce qui est dit d'un Sauveur dans les Ecritures
Saintes se réalise en lui.
Sauver l'humanité en souffrant sur une croix
!
Qu'a donc fait le genre humain pour une telle décision
?
Une faute abominable, transmise de génération
en génération, depuis que l'homme est capable de se poser
les questions métaphysiques fondamentales : mes origines, le sens
de ma vie, mon futur après ma mort ?
Qui donc est Dieu pour ordonner ou accepter cela de
celui qu'il aime tant ?
Serait-ce un Dieu sadique ?
Nous sommes devant un mur d'incompréhension,
une attitude suicidaire qui nous dépasse et qui peut paraître
mal saine.
C'est le mystère de Jésus-Dieu....
En résumé voici comment on peut qualifier
Jésus
- Un homme ordinaire né dans un petit village,
vivant chez un couple modeste.
- Un Juif pieux qui croit au Dieu unique de la Thora.
- Un "Rabbi", un Sage, un Maître, un Prophète,
un Porte-parole de Dieu, dénonçant les injustices et prédisant
le devenir.
- Un thaumaturge, un orateur charismatique, pouvant
guérir et accomplir des miracles.
- Un mystique, aux relations exceptionnelles avec
Dieu.
- Un révolutionnaire, capable de contester
la tradition juive et à déstabiliser la société
Juive.
- Un personnage surnaturel, né d'une femme,
sans l'intervention d'un homme, et de la volonté d'un Dieu.
- Un homme-Dieu, tombé sous les coups des hommes,
ressuscité parce qu'il est Dieu fait homme.
- Le Messie, le Christ, tant attendu par le peuple
Juif, le Sauveur de l'humanité, par sa mort et sa résurrection.
- Celui qui est venu accomplir toutes les écritures.
- En fait, un homme inclassable, et par définition
n'appartenant à un aucun clan.