~ Les vendeurs chassés du Temple ~

- Présentation du Temple
Le Temple de Jérusalem, tel que l'a connu Jésus, a été reconstruit par Hérode Le Grand sur les décombres du précédent, et achevé sous Agrippa II, son petit-fils, en l'an 64 .
C'était une véritable forteresse avec des murs d'enceinte énormes et de très nombreux couloirs de communication.
Il fut commencé en l'an 19 avant la naissance de Jésus Christ et sa reconstruction demanda des milliers de personnes.
Aux dires de tout le monde c'était une merveille architecturale.
Il fut démoli par les Romains dans les années 70 en représailles aux nombreuses révoltes des Juifs contre l'occupant.

Il était entouré d'une muraille de 260 mètres de long au sud, 430 mètres à l'est, 290 mètres au nord, et 445 mètres à l'ouest. On y pénétrait par des portes sous un passage couvert et profond.
Il comprenait une première enceinte appelée le "Parvis des Gentils".
C'était une vaste esplanade de 225 mètres de côté, bordée de longs couloirs couverts où s'étaient installés de très nombreux marchands. Tout le monde pouvait y accéder, y compris les païens, les non Juifs, les étrangers, les mendiants et les paralysés. Aussi les foules étaient-elles très nombreuses à venir y acheter et vendre toutes sortes d'objets. C'était une place publique, un forum, un bazar, les marchands de bestiaux s'y installaient dès le matin, et les changeurs y dressaient leurs petites tables, échangeant la monnaie sacrée contre la monnaie romaine. La foule allait et venait dans une agitation frénétique et un bruit assourdissant. On était donc loin d'un lieu de recueillement et de silence propice à la prière.
Au-delà de barrières gardées,  les Juifs seuls pouvaient, par le "Porche Corinthien", accéder à l'intérieur du Temple proprement dit. Ils entraient alors dans un ensemble de chambres qui formaient le "Parvis des femmes" réservé aux femmes et aux enfants.
Par la "Porte de Nicanor", les hommes seuls accédaient au parvis nommé "Le Parvis des hommes".
Venait ensuite l'enceinte réservée seulement aux prêtres, le "Parvis des prêtres". Sur l'Autel des Sacrifices ils offraient à Dieu des animaux apportés ou achetés au "Parvis des Gentils" par les pélerins.
La "Porte des Aigles" permettait aux prêtres de pénétrer à l'intérieur de l'enceinte sacrée qui était divisée en deux parties : le "Saint" et le "Saint des Saints". Dans cette dernière partie, seul le Grand Prêtre avait le droit de pénétrer (voir le schéma du Temple d'Hérode en cliquant ici ).

- Action de Jésus Christ dans le Parvis des Gentils
L'épisode qui relate l'action violente de Jésus se situe uniquement sur le "Parvis des Gentils", donc bien à l'extérieur du "Saint des Saints". En arrivant dans le Temple, Jésus est extrêmement surpris de voir autant de gens occupés à acheter et à vendre toutes sortes d'objets, et de très nombreux animaux à sacrifier tels que des moutons, des boeufs et des tourterelles.
Il ne peut supporter cette situation, d'autant plus que, normalement, ces activités commerciales étaient interdites dans l'enceinte du Temple. Mais depuis plusieurs années elles étaient permises par les autorités religieuses, car le clergé y trouvait son intérêt en percevant des taxes sur toutes les activités.
L'Evangéliste Jean écrit que Jésus s'est emparé d'un fouet et qu'il a chassé les marchands et renversé tous les étalages. Bien sûr les prêtres, les scribes et les pharisiens présents dans le Temple furent scandalisés par l'attitude de Jésus.
 
- Mais qui donc était Jésus ?
L'imagerie religieuse nous a surtout présenté un Jésus majestueux, débonnaire, maître de lui-même et de ses émotions. Dans les Evangiles, la réaction de Jésus est celle d'un homme jeune dans la force de l'âge, ayant une trentaine d'année, et qui ne maîtrise pas toutes ses émotions. Ses prises de position provocatrices et ses injures à l'égard des prêtres, des scribes et des pharisiens sont celles d'un homme qui n'a pas peur de "se mettre à dos" les dirigeants et les puissants de son époque. Jésus aurait-il donc un "mauvais caractère" ou serait-il un homme "pas très commode" ?
On peut affirmer qu'il avait du caractère, des convictions et suffisamment de courage pour les afficher ouvertement devant tout le monde.

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